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BIO
J'ai grandi dans les alpes françaises, dans une famille de classe moyenne installée à flanc de montagne sur le bord d'une petite route dont le pourcentage de pente est d'environ 7% et le pourcentage de patriarcat colonial ultracapitaliste d'environ 100%. Pour ne pas me dissoudre complètement dans cette carte postale très pentue, j'ai quitté la petite route.
Depuis 2002, je vis à Thiohtià:ka/Mooniyang/Montréal, sur le flanc d'une montagne avec presque autant de pente et un peu plus d'horizon. Je transite quotidiennement entre les privilèges et les paradoxes de mon éternel statut de colonx blancx, de néo-québécoisx et de néo-citadinx, de néo-parent, subissant par moments et profitant souvent des systèmes politiques mortifères actuels. Les façons dont je vis, apprends, aime, m'exprime, bouge, crée, travaille, enseigne, prends soin, sont façonnées par toutes les rencontres, discussions, échanges et transmissions vécus auprès de différentes communautés humaines et non-humaines de nombreux territoires - de la petite route des alpes jusqu'aux rives du Moliantegok/Raoteniateara/FleuveSaintLaurent et du Pekuakami/LacSaintJean. C'est cet héritage précieux, non quantifiable, unique et multiple, insaisissable, pervasif qui me donne les moyens d'agir à vos côtés pour remplir nos présents et futurs dégenrés de désirs du vivant. |
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SE FAIRE RACONTER DES HISTOIRES(...) marie dauverné nous a habitués à un foisonnement d’informations qui s’enchaînent, se superposent et se fondent les unes dans les autres par des techniques d’animation dans lesquelles l’artiste excelle. Il y a aussi ce regard critique et impitoyable qu’elle porte sur ce qui l’entoure : l’actualité, la politique, l’histoire, le territoire, l’éducation, la sexualité, la religion, la survie de la planète, l’identité, l’imaginaire, rien n’est épargné. Et puis, il y a l’omniprésence et la proximité de la mort, toujours. Alors, les images devenues siennes, les mots, les sons nous atteignent, au sens physique et affectif du terme. Ils nous touchent, nous rappellent que nous existons ; ils nous affectent.
À la vitesse de défilement, aux titres généreusement narratifs de ses vidéos, s’ajoute une voix [...] Traitée en accéléré, cette voix veut en dire et en dit beaucoup. Elle porte une langue, transmet et rend accessible une histoire des images telles que perçues par l’artiste. Le projet consiste à pointer ce qui la touche, l’habite, l’obsède [...] : comment une identité et une mémoire s’élaborent-elles à partir d’images, de sons, d’icônes et de pictogrammes ? Se poser, s’interposer, dire et être sont autant de positions que j’associe à l’œuvre de marie dauverné. L’artiste sonde son environnement, dissout les mirages, dénoue les intrigues. Lucidité, dérision, étonnement sont au rendez-vous. marie dauverné nous raconte-t-elle vraiment des histoires ? - Nicole Gingras |
PART WONDER PART MADNESSmarie dauverné‘s video work is characterized by a dense collage aesthetic that uses a mixture of archival imagery, folk music, and handmade drawings to pose seemingly naive questions on the more taboo aspects of family, relationships, sexuality, and race.
With child-like logic, dauverné unmasks the adult world as one mixed up, messed up place. A land where unbridled colonialism is both an historical condition and a pernicious constant experienced by Indigenous peoples. A world where racism is both casual and devastating, a place where sex is scary, painful and potentially deadly, where neither « Arabs « nor « homos » are allowed in the house. Yet the young voice continues to try to piece it all together : the alcoholic uncle, perhaps the one who served in Algeria, the grandfather who is fragile at the death of his wife, then too mean to hug and finally dead himself. This jumble of experiences careens along with dauverné’s deft hand at the tiller, no shore in sight but a ride that is part wonder and part madness. A condition very much like childhood itself. - Lisa Steele |
marie dauverné | art + vidéo